Liévin : Non à la vidéosurveillance

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30 mai 2008 : la presse locale ne s'est pas trompée, en titrant : Un maire de gauche expérimente... une mesure de droite !

Et c'est bien de cela qu'il s'agit : en acceptant une subvention de l'état pour équiper la ville de plus de 50 caméras de vidéosurveillance, la municipalité de Liévin s'est trompée de cible. Extraits, toujours dans la presse locale, des propos du Député-Maire :

  • C'est un pas supplémentaire vers la protection.
  • La police ne peut pas être partout.
  • Si ça marche on pourra réfléchir pour aller plus loin.

On est complètement dans le discours sarkozyste. L'état aide massivement les communes à s'équiper, et Liévin, première section socialiste de France, est l'une des premières à répondre présent. Le chef de file UMP sur la ville ne s'y est pas trompé, et assistait à la signature du document liant l'état et la ville.

Alors, pour se donner bonne conscience, et faire semblant de croire "que ce n'est pas grave", et que l'on reste attaché aux valeurs de gauche, on minimise la portée de ses actes : les caméras seront uniquement pointées vers des bâtiments publics... Ou alors, les images privées seront floutées... les images seront détruites au bout de quinze jours... ça nous coûte 10.000€, alors que les dégradations coûtent 50.000€...

STOP : appelons un chat un chat. Cette décision de la municipalité, c'est de la démission, du renoncement. C'est un ralliement à la politique de droite, c'est du reniement. La ville de Liévin est touchée par la délinquance ? La seule vraie attitude de gauche, c'est de commencer par en dénoncer les causes. Et c'est très simple : c'est le système, le capitalisme, qui génère les inégalités, qui entraîne la précarité, qui jette des gens dans la délinquance, la mal vie.

En choisissant de vidéosurveiller les gens, la ville de Liévin abandonne ses responsabilités de ville de gauche. Pour terminer d'un seul mot : trahison.

Où est la gauche ?

Une contribution nous avait échappé, au moment de l'écriture initiale de cet article : celle du Parti Communiste Français, dans une Expression libre publiée dans le journal municipal Le Liévinois, en juillet-août 2008. Extraits :

Lors de la séance du conseil municipal du 30 juin, une large majorité (dont les élus communistes) s'est prononcée pour l'installation 
d'une vidéo surveillance sur les batiments communaux.

Parce que nous sommes des élus de gauche, plus que quiconque nous sommes attachés au respect des libertés individuelles, nous rejetons
tout ce qui peut porter atteinte aux droits de l'homme et du citoyen. Parce que nous sommes des élus de gauche, plus que quiconque 
nous sommes attachés à une gestion rigoureuse de l'argent public, les sommes importantes dépensées chaque année dans la réparation, la
remise en état de bâtiments et locaux détériorés par des actes gratuits de vandalisme suscitant colère et réprobation.

Ainsi, les dispositions quant à la mise en place des caméras ont-elles été prises au terme de discussion et de réflexion avec le souci
de sauvegarder les droits et libertés des citoyens, notamment dans les angles du film et pour la conservation et l'utilisation des images.
Certes, le rapport sur la vidéosurveillance publié récemment par l'institut national des Hautes études sur la Sécurité marque les limites 
de ce système dans la diminution de la délinquance. Mais il souligne aussi le rôle dissuasif des caméras et leur utilité pour interpeller
à postériori les auteurs des actes de vandalisme. C'est bien l'esprit dans lequel les élus ont inscrit leur vote le 30 juin.


Bref : ça ne fait pas reculer la délinquance, tout en étant dissuasif, et en nous faisant économiser de l'argent... Et puis on vous le dit : nous sommes de gauche, donc attachés aux libertés... Affligeant ! À Liévin, Sarkozy a d'ores et déjà gagné la bataille des idées....