28 novembre 2009 : passons la Manche

De Politis 62
Aller à : navigation, rechercher


En 2002, Sarkozy fermait un hangar

En 2009, Besson s'attaque à des terrains vagues

Le 22 septembre, Besson a joué les gros bras à Calais. Dans la lignée de Sarkozy, le ministre de l’identité nationale et de l’immigration peut affirmer qu’il fait ce qu’il dit.

Mais qu’a-t-il fait ? Il a envoyé des centaines de flics rafler sur des terrains vagues (les jungles) des réfugiés, pour la plupart, ayant fui les guerres faites par les puissances occidentales en Afghanistan, en Irak...

Nul besoin d’être médium pour savoir que la situation ne changera pas. Les réfugiés veulent toujours, dans leur grande majorité, vivre en Grande Bretagne : ils veulent franchir la frontière !

Ce qu’il a fait c’est agresser physiquement des gens (les réfugiés, les militants venus les soutenir...), créer un climat de terreur.

Mais... les réfugiés ne vont pas s’évaporer. Pour l’instant, certains se cachent ou bien sont allés sur d’autres endroits de la côte et même dans d’autres villes en France : Paris, Angers... D’autres se sont déplacés en Belgique ou en Hollande. Mais beaucoup d’entre eux errent à nouveau dans les rues de Calais, pourchassés quotidiennement par les CRS qui détruisent leurs tentes, leurs couvertures et leurs affaires personnelles.

Ce qu’il a fait, ce n’est que de la gesticulation médiatique pour dire que l’Etat est là. Besson la justifie par la chasse aux passeurs. Sans doute des personnes profitent de la situation créée par l’Etat et la Communauté Européenne. Le meilleur moyen pour lutter contre le trafic d’êtres humains est de faire en sorte que les conditions matérielles de ce trafic n’existent plus ; autrement dit, en fermant les frontières les Etats de la Communauté Européenne créent ces conditions au grand profit des passeurs.

Besson est un menteur. On le savait, mais là ça dépasse l’entendement.

Pourquoi bon nombre de réfugiés ne veulent-ils pas demander l’asile politique en France ? Si ils le demandent, ils risquent fortement d’être expulsés vers un des pays de la sphère des accords de Dublin. En clair, ils seraient reconduits vers le pays les ayant contrôlés pour la première fois et en l’occurrence bien souvent la Grèce ! La Communauté Européenne, les Etats y adhérant renforcent les armes pour la chasse aux immigrés !

Le 2 septembre 2009 les gouvernements français et britannique ont ouvert à Folkestone (Grande Bretagne), dans les locaux de la police du Kent, le Centre Conjoint de Renseignement Généraux concernant l’immigration. Ces missions sont d’ « améliorer les échanges de renseignements opérationnels, réaliser des analyses de réseaux et permettre d’aboutir à des enquêtes judiciaires conjointes ou parallèles. »

Lors du sommet franco-britannique sur l’immigration du 6 juillet 2009, il a été décidé que ces deux autorités agiront pour, entre autres, « renforcer le rôle opérationnel de Frontex [agence européenne de lutte contre l’immigration clandestine]..., notamment par le développement de la coopération de Frontex avec les Etats tiers, la mise en place de retours par voie aérienne conjoints au niveau européen et la mise à disposition de ressources appropriées. ».

Les charters européens sont donc en gestation depuis au moins le 6 juillet 2009 et ils veulent les développer !

On ne pourra jamais empêcher des personnes de vouloir vivre où elles le souhaitent. On ne pourra jamais empêcher des gens de vouloir immigrer.

Affirmer le contraire, c’est assumer qu’il y ait des trafics d’êtres humains, qu’il y ait des gens qui se noient lorsqu’ils essayent de traverser des océans clandestinement...

Justifier la fermeture des frontières afin de protéger nos droits sociaux est là aussi un mensonge.

En France les frontières sont officiellement fermées depuis 1974. Cela n’a pas empêché les différents gouvernements ayant sévi depuis de s’attaquer à nos acquis sociaux.

Cette justification sert à fabriquer des boucs émissaires et alimente l’idéologie raciste pour satisfaire les courants réactionnaires.

Fermer les frontières, s’attaquer aux acquis sociaux sont les deux faces d’une même politique renforçant la misère !

La seule réponse réaliste pour résoudre la question des demandeurs d’asile, des réfugiés et des sans papiers, en particulier dans le Calaisis, est d’ouvrir les frontières et de laisser les gens s’installer où ils le souhaitent, quelles qu’en soient les raisons.

Il importe que nous retournions à Calais pour dire à Besson, Hortefeux, Sarkozy que leurs matraques, leurs flics ne nous arrêteront pas.

Que toute personne doit pouvoir circuler et s’installer librement ; que toute personne doit être accueillie dignement.

Qu’il y en a marre qu’il y ait toujours assez de fric pour réprimer, tabasser, expulser, mais qu’il y en a jamais pour le respect de la dignité !


En pratique

  • 10h00 : rassemblement devant la mairie de Calais
  • NOUS PASSERONS LA FRONTIERE EN PRENANT LE FERRY A 12 H 25 POUR SE RASSEMBLER A 15H A LA GARE DE FOLKESTONE ET ENSUITE REJOINDRE LE CENTRE CONJOINT DE RENSEIGNEMENT GENERAUX
  • NOUS RENCONTRERONS CEUX ET CELLES QUI ONT EU LA CHANCE DE LA FRANCHIR ET TOUS CEUX ET CELLES QUI LES SOUTIENNENT
  • Pendant la traversée, à l’aller et au retour, nous pourrons débattre des suites de la mobilisation internationale contre les politiques européennes anti-migrations
  • Tous les participants sont invités à rester la nuit à Calais pour une nuit d’errance avec les migrants ou pour des patrouilles de surveillance de la police.
  • soupe café et thé toute la nuit au local...
  • Chacun est responsable de ses réservations de ferry ; un numéro ou mail contact pour les réservations et paiements suivra dans les prochains jours. Essayez de vous organiser en co-voiturage.
  • Pour les piétons, une liaison train Douvres-Folkestone (12mn de trajet, deux départs par heure)
  • téléphone sur les 2 numéros suivants :
    • Piétons : 0 825 120 157
    • Voitures : 0 825 120 156
  • piétons : 7 euros aller-retour dans la journée
  • voiture : 46 euros quelque soit le nombre de personnes. le prix augmente au fur et à mesure de l’approche de la date.