L'État n'est plus rien, soyons tout : quel sens donner à nos alternatives ?

De Politis 62
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Nous avons lu un tout petit livre de Raoul Vaneigem L'État n'est plus rien, soyons tout.

Cette lecture n'a pas manqué de nous interroger sur le sens des alternatives que nous mettons en oeuvre, et en particulier :


Voici donc quelques notes de lectures.





Effondrement du système

  • L'argent fou est investi dans les spéculations boursières, et non dans des secteurs socialement utiles.
  • Nous sommes face à une bulle promise à l'implosion, au krach boursier.
  • Les citoyens sont invités à combler le gouffre sans fond du déficit bancaire.


Défaillance de l'État

  • L'État n'assure plus le fonctionnement des services publics.
  • L'État rogne sur les budgets, au nom de cette vaste escroquerie baptisée dette publique.
  • Les États ne sont plus que les valets des banques et des multinationales.
  • Les seules fonctions des États aujourd'hui :
  1. Répandre la peur et le désespoir : Demain sera pire qu'aujourd'hui, la sagesse invite à consommer, avant la banqueroute, quitte à sacrifier son existence, et la planète.
  2. Mettre en oeuvre la répression policière (Grèce, etc...)


Disparition des valeurs humaines

  • sauf une : la valeur marchande.
  • Or, ce sont les valeurs humaines qui sont au coeur des émeutes, des révoltes, des révolutions.
  • Être humain, c'est à l'opposé de Esclave du travail et du pouvoir, c'est au contraire créer sa propre destinée, et des situations favorables au bonheur de tous.


Tirer parti de l'effondrement du système et de la désintégration de l'État

  • Une des conséquences, ce pourrait bien être la paupérisation accélérée, entraînant le pillage des supermarchés.
  • L'autre voie consiste en un renversement de perspective : La vie est ici et maintenant; elle ne demande qu'à se propager.
  • Que risque-t-il de se passer lorsque le krach financier otera à l'argent sa valeur et son utilité ?
  • Si aujourd'hui les valeurs humaines disparaissent, sauf la valeur marchande, c'est à nous à examiner comment mettre en oeuvre une relation humaine fondée sur le don plutôt que sur l'échange.
  • Ainsi, il nous faut pousser la mise en oeuvre d'un projet autogestionnaire, où le bonheur de tous serait solidaire du bonheur de chacun.
  • Ce projet autogestionnaire passe par le fait de libérer des territoires de l'emprise marchande, d'instaurer des zones où les droits humains éradiquent les droits du commerce et de la rentabilité, d'implanter des zones de gratuité dans un monde quadrillé et contrôlé par la prédation et la cupidité.


Que faire ?

  • Ne pas croire en la toute puissance de l'adversaire : en réalité, le vieux monde s'écroule de toutes parts. Un exemple : comment ses réseaux de surveillance, qui présentent des lacunes contre des forces destructives, seraient-ils efficients à l'encontre d'une action qui n'a pas pour objectif de les annihiler, mais projette seulement de créer une société radicalement autre ?
  • Ne pas entrer sur le terrain où l'ennemi nous attend et nous espère : s'il connait tout du terrain quadrillé par la marchandise, il ignore tout de la vie et de ses innombrables ressources créatrices.
  • Typiquement : évacuer toute forme de velléité de pouvoir et d'organisation autoritaire


En pratique

  • L'avenir appartiendra à des collectifs locaux capables de penser globalement, et qui misent sur leur radicalité et sur sa diffusion pour jeter les bases d'une internationale du genre humain.
  • Exemple : les comités de quartier à Oaxaca. Ils ne sont pas un danger identifiable pour le pouvoir. Ils forment un pays mal identifié, où l'on traite d'approvisionnement en nourriture, en eau, en énergie. Une solidarité s'y développe, qui, sous des thèmes apparemment anodins, fait changer les mentalités.
  • Il n'y a pas de moyen plus efficace pour oeuvrer à la destruction du système marchand que de propager la notion et les pratiques de la gratuité.
  • Notre richesse créative possède le secret de ménager dans la vie sociale et individuelle des espaces et des temps enfin affranchis de l'oppression marchande.


En guise de conclusion

  • Ce qui nous fait le plus défaut, c'est une prise de conscience.
  • Ce n'est pas par la pensée séparée de la vie que nous changeons le monde, c'est par la conscience de notre existence quotidienne, de la vie qui tente de s'y émanciper en propageant la gratuité, l'affinement des désirs, la générosité.
  • Reconstruire notre vie et notre environnement est la seule façon de détruire le monde de la marchandise qui nous détruit.