La déclaration de Marc Boulnois : Différence entre versions

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'''Si la solidarité est un délit, nous demandons alors à être poursuivi.'''
 
'''Si la solidarité est un délit, nous demandons alors à être poursuivi.'''
  

Version actuelle datée du 2 août 2009 à 21:48


Si la solidarité est un délit, nous demandons alors à être poursuivi.

Ce mercredi 25 février 2009, vers midi, des bénévoles de l’association Terre d’errance ont informé de la mise en garde à vue d’une Norrent-Fontoise, membre de terre d’errance.

Après renseignements pris auprès de la Sous Préfecture de Béthune, cette opération a été menée, dans le cadre d’une commission rogatoire du juge d’instruction du Tribunal de Grande Instance de BETHUNE, par la police de l’air et des frontières de Coquelles.

Monsieur le Ministre, Monsieur le Préfet, Monsieur le juge, nous sommes indignés à double titre.

En premier lieu par le fait de mettre en garde à vue Madame Monique POUILLE - citoyenne française, habitante de Norrent-Fontes au prétexte qu’elle vient en aide aux migrants de passage dans notre village. Madame Monique POUILLE ne mérite pas d’être traitée comme une délinquante. Par sa présence quotidienne auprès des migrants, elle porte haut les valeurs de notre république. Elle n’a jamais refusé de dialoguer avec les services de police. Sa mise en garde à vue est une atteinte indigne à son action et à l’action des bénévoles de Terre d’errance. La suspicion- car aucune charge n’est aujourd’hui retenue contre elle- que vous jetez en opérant de la sorte nuit gravement à son intégrité. Dans le même temps où vous cherchez ainsi à créer un véritable délit de solidarité, le silence est fait sur la situation des étrangers en France et en Europe, et sur le rôle effectif de centaines d’associations et de milliers de citoyens solidaires des étrangers en situation irrégulière. Nous déclarons être l’un d’eux. Nous déclarons avoir aidé des étrangers en situation irrégulière. Nous déclarons avoir la ferme volonté de continuer à le faire.

Si la solidarité est un délit, nous demandons alors à être poursuivi pour ce délit. Monsieur le juge d’instruction du Tribunal de Grande Instance de Béthune, nous demandons à être entendu dans cette affaire.

Indignés aussi par l’attitude des autorités policières et judiciaires. Vous avez été irrespectueux des autorités administratives. Depuis plusieurs mois nous essayons de nouer le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes (Préfet, gendarmerie, associations, migrants, population…). Par cette opération ridicule et inefficace vous mettez à mal la confiance nécessaire pour gérer cette situation.

Si le rôle d’un élu de la république compte encore pour gérer le bien commun, nous demandons une totale coopération entre élus – police et justice. Monsieur le Préfet, nous demandons une audience sur ce sujet dans les prochains jours.

Le climat instillé par la gestion répressive de la question des migrants dans notre région est inadmissible. Nous demandons que Monsieur Eric Besson, Ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire réunisse une table ronde avec l’ensemble des élus de la région confrontés directement à cette question.

Marc BOULNOIS

Maire de Norrent-Fontes

Vice Président de la Communauté Artois Lys