La CALL et les migrants : Différence entre versions
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Version du 5 juillet 2009 à 10:16
Le vendredi 26 juin, juste après le Cercle de silence à Lens, quelques bénévoles de Fraternité-migrants bassin minier 62, dont des militants de Politis 62, se sont rendus au conseil de l'agglomération de Lens Liévin. En fin de conseil, Bernard Baude, maire de Méricourt, a abordé la question des migrants sur le territoire, et du rôle que la CALL pourrait tenir, concernant cette question. Voici un petit compte-rendu, critique, des échanges auxquels nous avons assistés.
Sommaire
L'intervention de Bernard Baude
C'était une intervention à laquelle nous nous attendions : le jeudi 18 juin, à l'occasion de la projection du film It's a free world (Voir Méricourt), Bernard Baude a participé au débat, avec le collectif Fraternité-migrants bassin minier 62. À cette occasion, le rôle des élus de l'agglomération avait été évoqué, et Bernard Baude s'était engagé à aborder le sujet en conseil d'agglomération.
Les différents points de son intervention :
Constats
- Il s'agit des migrants qui sont à Angres, comme chacun le sait.
- Le camp de migrants d'Angres est pris en charge par des bénévoles, avec l'unique soutien de la municipalité d'Angres.
- Les problèmes à régler sont nombreux : alimentation, hygiène, ramassage des déchets, etc...
Trois propositions
- Envoyer un courrier, signé du président de la CALL, au préfet, pour dénoncer la situation que la politique gouvernementale fait vivre aux migrants.
- Sensibiliser les habitants des 36 communes de l'agglomération, et gagner leur solidarité à la cause des migrants.
- Organiser l'aide matérielle aux migrants (ramassage des poubelles, douches, salle pour dormir lors des grands froids), non plus au seul niveau de la commune d'Angres, mais au niveau de toute l'agglomération.
Bernard Baude précise qu'il a déjà pu soumettre ces propositions à quelques autres maires, qui sont tous d'accord. Il s'agit des maires d'Angres, Billy-Montigny, Bully-les-Mines, Givenchy-en-Gohelle, Grenay, Liévin, Loos-en-Gohelle. Soit huit avec Méricourt. Il s'agit maintenant d'associer les 36 municipalités.
L'opinion de quelques élus de la CALL
Nous essayons ici de retracer, de manière critique au vu de notre investissement dans Fraternité-migrants bassin minier 62, les quelques interventions qui ont suivi ces propositions.
Une absence remarquée
Maryse Coupin, maire d'Angres n'était pas là ! Elle savait que la question des migrants sur sa commune allait être abordée, puisque Bernard Baude l'avait contactée, et pourtant, elle n'était pas là ! Je vous vois venir : vous allez me dire elle a quand même le droit d'être absente ! Certes, mais dans ce cas, elle peut se faire représenter par un de ses adjoints ! Il ne nous semble absolument pas normal, ni juste, ni défendable, que des élus à la CALL (et qui touchent des émoluments à ce titre) ne soient pas présents ou représentés. Et cela vaut d'autant plus quand ils ont connaissance qu'un des points abordés les concerne au premier chef. À moins... à moins que la question des migrants sur sa commune soit devenue secondaire.... ?!
La palme de la mauvaise foi et de l'hypocrisie
Nous l'avons décernée, à l'unanimité, et avec les non félicitations du jury, à Jean-Marie Alexandre, maire de Souchez, vice-président du conseil régional.
En voilà un qui est sacrément gonflé ! Il est intervenu sur deux aspects, en précisant que sa commune était également concernée, puisque le bois dans lequel sont les migrants est à la limite des deux communes d'Angres et Souchez (ce qui témoigne du peu de connaissance qu'il a du dossier, les migrants n'étant pas là où il le dit) :
- la question des douches, selon Jean-Marie Alexandre, n'est qu'un aspect du problème, plus général, de la santé des migrants. Nous, à Souchez, on ne s'est pas occupé des douches, mais de la santé. C'est ainsi qu'un médecin de Souchez intervient sur ces questions
- s'occuper des migrants, c'est aussi être très vigilant, insiste Jean-Marie Alexandre, à tout ce qui concerne les mineurs. Et d'expliquer que "La vie active", l'association dont il est le Président, reçoit dans ses foyers de nombreux mineurs arrêtés par la police, et s'efforce de tout faire pour leur réserver un accueil chaleureux.
Nos remarques :
- Concernant le médecin de Souchez, il est intervenu à l'initiative des bénévoles, que certains connaissaient. De la même manière, d'autres médecins sont intervenus, d'Angres, ou de Lens, toujours à l'initiative des bénévoles. À notre connaissance, jamais, la municipalité de Souchez, et Jean-Marie Alexandre, n'ont pris d'initiative dans ce domaine.
- À propos des douches, quand Jean-Marie Alexandre dit À Souchez, on ne s'en est pas occupé, c'est à la fois vrai et faux ! Des bénévoles l'ont personnellement sollicité, pour lui demander la possibilité de faire prendre des douches aux migrants dans un gymnase de Souchez. Autorisation refusée, car ces douches sont également utilisées par les jeunes de la commune, et il craint les reproches des parents.
- Les migrants mineurs : la tentative de Jean-Marie Alexandre de jouer les grands coeurs tourne court, et la réalité n'est pas seulement celle qu'il décrit. L'association La vie active accueille effectivement des mineurs migrants, mais dans le cadre de placement de l'ASE (Aide Sociale à l'Enfance). C'est le Conseil Général qui paie La vie active pour accueillir les migrants mineurs. Michel Vancaille, président de la CALL, a d'ailleurs rappelé combien coûtait cher, chaque année, au Conseil Général, l'accueil de migrants mineurs dans des foyers du département.
Allez, Jean-Marie Alexandre : Chiche ! Quand vous voit-on réellement à nos côtés, auprès des migrants, quand organise-t-on une réunion publique, à Souchez, pour informer la population de la commune et la gagner à la solidarité active avec les migrants d'Angres, quand signe-t-on ensemble un texte au ministre Besson pour condamner la politique migratoire de la France, quand participe-t-on au Cercle de silence à Lens ?
Toujours dans la catégorie Mauvaise foi
Il s'agit de Michel Vancaille, président de la CALL. En tant que président de l'agglo, il a reconnu que la CALL avait les moyens d'intervenir et d'aider à la mise en oeuvre concrète de moyens pour les migrants. C'est ainsi que, concernant les douches, il a rappelé que le territoire de la CALL comptait plus de 1000 gymnases, la plupart équipés de douches, et que donc, il devrait y avoir moyen d'avancer. Jusque là c'est parfait, on a encore une fois envie de dire Chiche !. Alors, d'où viennent nos à-prioris ? C'est la suite : Michel Vancaille a annoncé : Le ramassage des déchets, des poubelles, c'est réglé !. Ah oui ? Et depuis quand ? Et comment ? Jusqu'à preuve du contraire, ce sont les migrants eux-mêmes qui gèrent le stockage de leurs poubelles, du mieux qu'ils le peuvent, avec les bénévoles. Quant au ramassage, c'est la ville d'Angres qui l'organise, toujours seule.
Au fait, et c'est quand même ça qui nous chagrine : nous avons écrit plusieurs courriers à Michel Vancaille, concernant cette question du ramassage des poubelles. Il ne nous a jamais répondu ! Quel crédit accorder à une envolée en réunion de la CALL, concernant le règlement de cette question. Encore une fois : Chiche ! Des actes !.
Heureusement...
Heureusement, d'autres élus abordent la question avec la volonté, semble-t-il, à la fois de mettre en place des moyens concrets pour le soutien aux bénévoles et la solidarité avec les migrants, et pour prendre en compte la dimension politique de la question des migrations.
Guy Delcourt, député-maire de Lens, insiste sur l'aspect porter le débat sur un terrain revendicatif et politique. Pour autant, il estime que la proposition de Bernard Baude (écrire au préfet), n'est pas pertinente, et qu'il serait préférable d'en informer les parlementaires. Notre première réaction : pourquoi ne pas écrire aux deux, au préfet et aux parlementaires ?
Daniel Ludwikowski, adjoint au maire de Liévin, indique son soutien total aux bénévoles, et estime nécessaire que la CALL inscrive son action dans un objectif de solidarité concrète aux migrants.
En conclusion
Pour les bénévoles, pour les migrants, ce conseil de la CALL est évidemment extrêmement positif :
- On y a parlé ouvertement des migrants, de la politique migratoire de la France, alors qu'on en parle peu dans les villes, y compris à Angres.
- On a déclaré indignes les conditions de vie infligées aux migrants sur le territoire.
- On a proposé des solutions concrètes, on a parlé de douches, de lieux de restauration, de ramassage de poubelles, de salle pour les grands froids...
- On a évoqué la possibilité de communiquer largement auprès des 250.000 habitants des 36 communes.
- On a également envisagé des initiatives inter-agglomérations, notamment avec Artois-Comm, qui est concernée par le camp de Norrent-Fontes, et nos amis de Terre d'Errance.
- Même si ce n'est pas tranché, on a envisagé d'écrire, de manière revendicative, au préfet, on a envisagé d'alerter les parlementaires.
Bon, ben... Y'a plus qu'à faire