4 mairies socialistes expulsent les rroms du bassin minier : Différence entre versions

De Politis 62
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  Dans la droite ligne des lois niant la fonction éducative de la justice des mineurs, et même s’il
 
  Dans la droite ligne des lois niant la fonction éducative de la justice des mineurs, et même s’il
 
  veut préserver cette dernière, le PS propose de créer des ''centres de discipline et de réinsertion''
 
  veut préserver cette dernière, le PS propose de créer des ''centres de discipline et de réinsertion''
 
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  François Rebsamen, sénateur maire PS de Dijon n’excluait pas, il y a un an, d’envoyer « l’armée »  
 
  François Rebsamen, sénateur maire PS de Dijon n’excluait pas, il y a un an, d’envoyer « l’armée »  
 
  à la « reconquête » d’« une centaine de quartiers […] devenus des zones de “non-droit” où règne  
 
  à la « reconquête » d’« une centaine de quartiers […] devenus des zones de “non-droit” où règne  

Version du 19 novembre 2011 à 12:19

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Le dossier de Politis, ce jeudi 17 novembre 2011, ne pouvait mieux coller à l'actualité des rroms du bassin minier, et notamment des rroms instalés à Harnes : Le FN décide - Sarkozy exécute - le PS suit

Ce sont en effet 4 maires socialistes du bassin minier qui viennent d'envoyer une lettre au sous-préfet, demandant ni plus ni moins de procéder à l'expulsion des rroms installés sur le camp de Harnes.






Le rroms dans le bassin minier

Le camp de rroms de Harnes est situé le long du canal, sur une parcelle à cheval sur 4 communes :

  • Harnes
  • Noyelles sous Lens
  • Annay-sous-Lens
  • Loison-sous-Lens


Ce camp a vu cette année le collectif Fraternité rroms bassin minier 62 mettre en oeuvre de nombreuses initiatives de solidarité, ainsi que la construction de plusieurs cabanes en dur. Plusieurs démarches de scolarisation étaient par ailleurs en cours, dont certaines avaient abouti. Voir les différents articles consacrés à ces initiatives


Comment justifier un mauvais coup

Vendredi 18 novembre, le collectif Fraternité rroms a rencontré les maires de ces villes. Petit compte-rendu :

Le maire de Harnes s'est livré à une explication des plus pitoyables :

Nous nous occupons bien des Rroms depuis trois ans grâce au collectif harnésien; 
nous avions réussi à avoir une ligne directrice avec le collectif en mai-juin; 
cet accord tombe à plat parce qu'il y a trop de Rroms. Maintenant, trop c'est trop.
C'est long pour obtenir des fonds européens ; 
Ce n'est pas un problème harnésien, ni de la CALL, mais du département, de la région, de la France et de l'Europe.
Il faut que chacun balaie devant sa porte.
J'ai déjà fait, je n'ai pas beaucoup de réponses positives.

Le maire de Noyelles-sous-Lens, très virulent :

Nous nous occupons bien  de quatre familles  qui se sont bien intégrées dans la population ;
les Rroms du campement ne respectent rien ; des élus se font molester. 
Il n'est pas question de gérer la situation actuelle. La demande du collectif Fraternité rroms
de scolariser et domiciler des enfants rroms sur la ville n'est ni acceptable ni possible.
Je n'ai fait aucune publicité dans ma commune.


Seule la maire d'Annay est plus constructive, ce qui ne l'a pas empéchée de signer la demande d'expulsion :

Intéressée de construire des logements avec des fonds européens ; on peut avancer de façon intelligente.


Pour finir, le maire de Harnes a indiqué qu'il fallait que le collectif revoit sa façon de faire; sous entendu : nous, on ne peut pas faire plus ; on va voir ce qui peut se faire avec le préfet. A vous de prendre vos responsabilités.


Les membres de Fraternité rroms concluent, en sortant de la rencoontre : on a l'impression que les torts viennent du collectif et des Rroms. Que cela ne peut plus durer. Qu'il n'y a pas eu de propositions intéressantes de notre part.

Autre reproche : le collectif fraternité rroms a le mauvais goût de mettre ses initiatives sur la place publique, alors que les élus agissent en toute discrétion.


Le courrier de la honte

Cliquez sur chaque image, pour accéder à la lettre des maires

LettrePrefet111108 1.jpg LettrePrefet111108 2.jpg


Le PS tenté de suivre le FN ?

Un extrait du dossier de Politis :

Dans son « Pacte national de protection et de sécurité publique », présenté à Créteil il y a un an, 
le parti socialiste réclame plus de police, sur le terrain et en accroissement de ses pouvoirs. 
Le PS revendique la possibilité de décider des politiques de sécurité dans les instances de la
démocratie locale. Et d’étendre la fonction sécuritaire de l’école, l’urbanisme, la prévention
de la délinquance. Tout doit être renforcé pour produire de la sécurité, définir des zones
de sécurité prioritaires, répondre à toutes les infractions. 

Dans la droite ligne des lois niant la fonction éducative de la justice des mineurs, et même s’il
veut préserver cette dernière, le PS propose de créer des centres de discipline et de réinsertion

François Rebsamen, sénateur maire PS de Dijon n’excluait pas, il y a un an, d’envoyer « l’armée » 
à la « reconquête » d’« une centaine de quartiers […] devenus des zones de “non-droit” où règne 
la loi du caïdat ». 
« Les gendarmes savent très bien mener ces opérations de “pacification”, ils l’ont plusieurs fois
démontré à l’étranger », ajoutait-il.


Pour l'instant, ce ne sont que des demandes du PS, clairement à la remorque du FN. Qu'à celà ne tienne : nos 4 élus locaux n'attendent pas : s'ils n'ont pas encore le pouvoir de décider eux mêmes, ils ont toujours la possibilité d'agir par correspondance. C'est le sens de leur dépôt de plainte.