Les expérimentations collectives et La construction d'un projet politique

De Politis 62
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Cet article, s'inscrit dans les initiatives L'alternative à gauche, organisons-la !

Lors de notre réunion du 6 novembre 2008, nous avons eu un riche échange sur l'articulation de deux grandes formes de résistance au libéralisme, et de préparation à la sortie du capitalisme :

  1. Les expérimentations collectives.
  2. La construction dun projet politique

Les expérimentations collectives

En fait, même si ça ne se sait pas, de nombreuses personnes sont engagées dans des expérimentations collectives. Nous avons par exemple relevé :

  • les AMAP
  • l'Alterre circuit
  • les militants de Droit Au Logement
  • RESF
  • l'écocanton (près de Fruges)
  • les jeunes qui ont lutté contre le CPE
  • les luttes pour la défense de l'école
  • les assises locales

On pourrait également citer :

  • les coop bio
  • les bourses d'échange
  • les crêches et les écoles alternatives
  • les squats
  • les potagers collectifs
  • les repas de quartier
  • les comités de quartier
  • les cours d'entraide
  • les associations d'entraide
  • ...

Ces expérimentations collectives fonctionnent déjà comme des lieux de vie où s'inventent des expériences qui pourraient s'appliquer à la société globale. Elles donnent aux militants le courage de poursuivre le combat en éveillant l'ensemble de leurs potentialités, en leur donnant du sens. Elles rompent avec une pratique du militantisme qui ne dépassait pas toujours le stade du refus (critique négative) pour déboucher sur du positif (critique positive). Ces expériences dépassent donc le capitalisme et permettent de vivre et de penser autrement sans attendre les lendemains qui déchantent.

Ces expérimentations sont indispensables au succès. Cependant, elles risquent de conduire à la marginalisation des militants alternatifs dans les franges de la société au moment même où la classe des enrichis envisage ouvertement la dualisation de la société. L'expérience prouve que ces alternatives sont tolérées tant qu'elles ne représentent pas une menace pour la société libérale. Dans le cas contraire, elles auraient à faire face à une forte répression. Ces expérimentations ne doivent pas s'isoler sauf à laisser croire que les marges créent de la liberté : ces formes de protestation deviendraient alors une forme de conformisme en renforçant l'idée que l'on pourrait exercer dans cette société des libertés personnelles. Elles laisseraient croire qu'il y a une issue à l'intérieur du système.

Ainsi, ces expérimentations collectives doivent être articulées à la construction d'un projet politique. C'est tout le sens de l'appel de Politis, pour la construction d'une alternative à gauche.

La construction d'un projet politique

L'idée que la politique serait devenue impuissante est une farce : les ultra-libéraux ont changé la société par la loi; le passage de la société du besoin à celle de la consommation résulte bien d'une décision politique. (André Gorz)

Le pouvoir d'en haut ne peut rien si la puissance d'en bas s'y oppose. Mais la société dite civile ne peut rien sans médiation politique (des élus, des institutions, ...).

Ainsi, puisque nous croyons au politique, nous pensons qu'il faut construire un mouvement à vocation majoritaire.

Dans le même temps, nous devons dès aujourd'hui peser sur l'élaboration des lois.

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