Notes du samedi 21 juin 2008

De Politis 62
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À lire également : le compte-rendu paru dans l'Écho du Pas-de-Calais

Introduction

Lectures du samedi 21 juin 2008

Disons le tout de go : il est difficile de faire un compte-rendu structuré de notre pemier débat populaire. Les échanges ont évoqué de nombreux points, débordant parfois le thème proposé pour cette première rencontre. C'est que les interrogations sont multiples dans la tête de chacun de nous : qu'entend-on par "décroissance"? quels indicateurs retenir pour parler de "croissance"? est-il possible que cette société qui maintient tant de familles dans la misère ait été pensée, décidée? quelle place accorder au travail? si on transforme les fondements de notre société, comment franchir la période de transition pour les plus vulnérables? les choix à faire ne sont pas toujours évidents, alors qui va les faire? quel monde voulons-nous? que mettre derrière le terme "richesse"? que faire, ici et maintenant? et l'école dans tout ça? ...

Ceci dit, la lecture "à plusieurs voix" de textes de Gorz, les apports des uns et des autres, la réflexion collective, nous ont permis d'entrevoir quelques pistes de réflexion à poursuivre, voire quelques éléments de réponse.

Et la première réponse unanime apportée à la question "que faire?" a été de poursuivre nos rencontres. Sur le même mode. Avec la prise en compte de nos échanges pour modifier l'intitulé du débat suivant. Parce qu'il nous est par exemple apparu plus judicieux de parler d'abord du travail avant de parler d'un revenu social garanti. Et que nous avons besoin de revenir sur la notion d'écologie politique. Nous avons donc décidé que le thème du prochain débat, le samedi 20 septembre 2008, serait "Écologie politique - Critique du travail".

Deuxième décision : utiliser ce wiki pour donner à chacun accès aux notes prises par les uns et les autres lors de la discussion.


Du point de vue des idées

  • Avant, l'argent était ré-injecté dans l'entreprise. Aujourd'hui, il sert à "faire de l'argent", indépendamment de l'entreprise.
  • La situation actuelle n'est pas une conséquence imprévue de décisions économiques et politiques, mais elle a été pensée, théorisée ... et voulue.
  • Peut-on parler décemment de décroissance? Que veut alors dire croissance?
    • Il faut définir les indicateurs qui nous conviennent. S'il s'agit du PIB, on peut créer de la croissance en faisant creuser un trou par une entreprise, puis en le faisant combler par une autre, et cela en boucle !!! On est dans l'absurde. Dans le même esprit, certains en arrivent à dire "qu'il nous faudrait une bonne guerre" ... pour relancer l'économie.
  • Simplicité volontaire pour préserver la planète, d'accord, mais cela risque de nous replier sur nous mêmes.
    • Par exemple, on s'interdit l'avion et on ne va plus à la rencontre des autres peuples !!!
    • C'est que parler d'écologie et de décroissance nécessite d'envisager un autre rapport au temps. On peut voyager loin sans prendre l'avion. Il faut donc réorganiser autrement le temps dont chacun dispose pour travailler, voyager, se détendre, participer à des activités sociales...
  • Certains pensent que l'évolution des techniques, et de la satisfaction des besoins essentiels, devrait permettre d'imaginer une vie où le travail n'occuperait plus la même place. Que deviendrait-il alors? De quoi pourrions-nous vivre? Il y aurait toujours besoin que certains travaux soient réalisés!

La réalité

  • fatalisme ambiant : on nous conditionne à penser qu'il n'y a pas d'autre système possible.
  • évolution de la peur et l'individualité, du repli sur soi, entretenue par les médias (JT), par la création de biens de sécurité (alarmes, ..), par une politique qui divise les couches moyennes et/ou modestes (recherche des "profiteurs", ...)
  • on dénature le politique (ils sont tous pareils! tous pourris! ...) et on valorise l'économique, l'argent (il a réussi! ...)
  • l'école y contribue, de par les valeurs qu'elles diffuse : compétition, consommation, étudier pour avoir "un beau travail", ...

Comment la transformer

  • Il faut d'abord définir quel monde on veut.
  • Il y aura des choix qui "ne vont pas de soi". Qui va les faire? Cela nécessite de définir (avant ou en même temps?) un fonctionnement démocratique.
  • Définir d'autres indicateurs pour estimer la croissance (croissance dans le sens d'avancée positive de la société).
  • Remettre à leur juste place le politique et l'économique : c'est le premier qui doit décider du second et non le contraire.
  • Partage des richesses ==> définir ce qu'on entend par là. À quel niveau?
  • Ne plus piller les richesses du 1/3 monde ==> s'intéresser à ce qui se passe en Amérique Latine comme expériences intéressantes, tout en gardant un regard critique (Vénézuela, ...)
  • Il faut transformer la réalité à 3 niveaux différents, conjointement :
    • au niveau individuel --> en refusant le consumérisme, en contribuant à protéger la planète, en rompant avec le conditionnement qui nous oblige à penser et à vivre comme le décide le grand capital ...
    • au niveau d'expérimentations collectives locales --> AMAP, clubs CIGALES, monnaie SOL, SEL (échanges de services ou de biens locaux), auto-partage, économie associative (ex : producteurs d'énergie), coopératives ...
    • au niveau de la société
  • Prévoir de préserver les plus démunis si nous connaissones une phase de transition.
  • Compter avec (et donc ré-investir) l'éducation populaire.
  • Revoir le rôle de l'école.