Lutte Energy Plast

De Politis 62
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Le site d'Hénin-Beaumont fait partie de Samsonite, jusqu'en septembre 2005, date à laquelle il est cédé à Energy Plast. Cependant, Samsonite, entreprise belge de bagagerie, signe un contrat de sous-traitance avec Energy Plast (HB Group), assurant ainsi une commande importante et régulière à Energy Plast, recouvrant 84% de l'activité de l'entreprise.

L'entreprise compte 200 salariés, dont l'emploi est aujourd'hui en jeu, du fait de la fin du contrat de sous-traitance de Samsonite. La direction de Energy Plast essaie de diversifier la production (panneaux solaires, par exemple), mais cela ne suffit pas, d'autant que les idées de diversification n'ont jamais été réalisées (aucun panneau solaire n'a été produit).

La situation d'Energy Plast est donc catastrophique, pour reprendre les termes d'un rapport dévoilé fin 2006. Devant les craintes pour le paiement des salaires de janvier, les salariés débrayent et bloquent le PDG d'Energy Plast en déplacement sur le site d'Hénin. Ils obtiennent ainsi la promesse d'un acompte de 50% sur les salaires de janvier.

La responsabilité de Samsonite est claire : en cédant le site d'Hénin en 2005, elle préparait bel et bien son désengagement. Au grand jeu de monopoly des cessions, fusions-acquisitions, concentrations, le site d'Hénin est sacrifié.

C'est tout les sens des initiatives des salariés de l'entreprise, dans les luttes et devant le tribunal, pour casser le contrat de cession signé par Samsonite. C'est d'ailleurs la première fois que des salariés, via leur comité d'entreprise déposent une plainte contre une entreprise. Et c'est le terrain qu'à choisi Samsonite pour se défendre : déclarer irrecevable la démarche du CE, tout en affirmant avoir eu la volonté de préserver l'emploi, au moment de la cession, tandis que HB Group contre attaque et accuse Samsonite de ne pas les avoir épaulés.

Les salariés sont donc pris en otage, entre deux entreprises qui se renvoient la balle; certains avancent aussi l'idée que le métier de HB Group est de reprendre des sites, programmer leur liquidation en empochant au passage une bonne rémunération. Dans le même temps, Samsonite n'a pas été perdant : la cession lui a évité de fermer le site, et de le coût d'une telle fermeture (plusieurs dizaines de millions d'euros).

Le TGI de Paris a mis sa décision en délibéré au 13 mars. A cette date, il est vraisemblable que la situation du site d'Hénin sera dramatique. Les salariés peuvent-ils attendre ? Peuvent-ils assister sans réagir à une partie de ping-pong entre deux entreprises, parfaitement à l'aise dans le capitalisme, dont les intérêts, strictement financiers, ont peu à voir avec la défense de l'emploi ?